Philosophie / Générale
Dans nos
sociétés occidentales, le constat est paradoxal. D’un côté, le modèle de la
démocratie libérale nous apparaît aujourd’hui comme l’horizon indépassable de l’histoire humaine. De l’autre, la
politique nous apparaît désormais comme un domaine séparé du domaine privé dans lequel l’individu cherche à
s’épanouir. Faire de la politique, c’est en effet s’y engager : on éduque à la « citoyenneté » mais on
ne se considère plus comme un « animal politique » (Aristote). D’un
côté donc, la démocratie nous apparaît comme ce qui va de soi, de l’autre, nous nous sentons étrangers au pouvoir qui la met en œuvre.
La crise de la politique (ou du
politique) offre alors au philosophe l’occasion de repenser les choses que
ladite crise met en question. En donnant à son tour à penser aux étudiants, le
cours entend donc se positionner à titre de contrepoint à la banalité du
nihilisme - "le champ politique serait par définition corrompu" - auquel il est toujours tentant de se laisser aller.
La crise est sans doute une crise
de confiance, mais peut-être appartient-il
à la démocratie même de générer cette crise de confiance.