Diversité culturelle et sociologie de l’éducation
Crédits
2 crédits / 15h
Professeurs
Simon Brunfaut
Contenu du cours
Ce cours abordera la question de l’éducation à partir de la question de la valeur.
Premièrement, quelle est la valeur de l’éducation ? Autrement dit, quelle valeur accordons-nous à l’éducation ? Deuxièmement, quelles valeurs doivent être transmises par l’éducation (l’autorité, le vivre-ensemble, la culture,
la curiosité, la rigueur, la citoyenneté, le respect du passé, la spontanéité,
la liberté, l’initiative etc.) ?
Ce cours ne traitera pas des différentes expériences pédagogiques ou para- pédagogiques. Il considérera le phénomène éducatif dans son sens large et ne sera pas une analyse ni une introduction aux différents courants de la pédagogie. Le principe général de l’éducation est que l’homme est par nature un être « inachevé ». Tout principe éducatif se construit sur base de cette idée simple : l’enfant ne peut pas se constituer lui-même. Suivant ce principe, il existe une différence entre la personne qui sait et celle qui ne sait pas encore, différence sur laquelle s’établit précisément le rapport pédagogique.
On peut considérer que le problème de l’éducation se traduit alors de cette manière : soit, on considère que l’éducation consiste en une intégration à
un ordre qui précède, ordre dans lequel la personne doit s’insérer ; soit, on considère que l’éducation sert au développement personnel pour faire de nous des sujets humains, capables de donner de nouvelles formes au monde et de nouveaux sens au vivre ensemble. Pour le dire très synthétiquement, il existe une position traditionnelle et progressiste de l’éducation. Quelle que soit la forme de la société considérée, l’éducation peut apparaître comme un agent de destruction et/ou de régénération, de reproduction et/ou de transforma- tion. Derrière la question de l’éducation, on retrouve ainsi la question du monde, de l’autre, du nouveau, de l’ancien, de l’action et de la théorie.
Dans un premier temps, le cours s’attachera donc à distinguer la position des Anciens, la position des Modernes et la (les) position(s) contemporaine(s), au travers notamment d’une compréhension des concepts de « paideia » (Grèce) et d’« humanitas » (Rome).
Dans un deuxième temps, le cours se propose de mettre en perspective les positions modernes et contemporaines au sujet de l’éducation. Pour ce faire, le cours s’attachera à commenter le célèbre texte d’Hannah Arendt intitulé « La crise de l’éducation ». Ce texte reste d’une grande actualité. Publié dans Partisan Review en 1958, il est repris ensuite dans le recueil La crise de la culture. Arendt, dont la position peut apparaître traditionaliste, y condamne fermement « cet assemblage de théories modernes de l’éducation, qui viennent du centre de l’Europe et consistent en un étonnant salmigondis de choses sensées et d’absurdités », ayant révolutionné « de fond en comble tout le système d’éducation, sous la bannière du progrès de l’éducation. »
Pourquoi en effet parler aujourd’hui d’une « crise » de l’éducation ? La « crise » de l’éducation est-elle structurelle ou extérieure à son fonctionnement, signe d’un effondrement général des valeurs ?
D’autre part, le cours prend en considération la réalité multiculturelle du milieu scolaire. Aujourd’hui, les classes de l’enseignement secondaire regroupent des élèves qui peuvent représenter, si l’on tient compte de celles de leurs parents, des dizaines de nationalités différentes. Il est utile pour un enseignant de pouvoir apprécier le poids du milieu social d’origine sur le comportement scolaire. Pour aider l’étudiant dans cette tâche complexe, le cours mettra
à sa disposition des descriptions et analyses rendant compte de la gestion des chocs culturels et de leur compréhension à partir de l’identité des intervenants.
Type d’activité
Mode d’enseignement
Modalités d’évaluation