Depuis plusieurs années, je m’efforce d’aborder dans mes cours la notion, à mon sens essentielle, de ce qu’on nomme le dessin de pensée. Ce dessin a la particularité de développer deux axes importants : la trace de la pensée et son cheminement. Il est aussi dénué d’effets esthétiques de base. et se déploie purement pour un aspect pratique. Si écrivain et musicien ou artiste s’en servent, sa fonction première se délie d’enjeux plastiques. J’aimerai travailler encore à faire émerger chez les étudiant/e/x ces picto/diagrammes pour les insérer dans un processus de mise à plat quasi cartographique. Je me sers assez souvent d’une liste de verbes proposés en 1968 par Richard Serra, et de ¾ termes propres à la création (lâcher prise/ maîtrise poésie récit fixe mouvant). Cette méthodologie permet une visualisation quasi cosmogonique (monadique) du travail qui engage l’étudiant/e/s à établir liens et relations entre les divers éléments de sa pratique. C’est dans cette perspective que s’organise pratique et réflexions en master 1 BD.

Entre une œuvre ouverte et une œuvre fermée, il y a une sorte de va-et-vient, un jeu à clefs et grille de lecture, entre la clarté du propos et son hermétisme égotique, entre l’appel à être vu et la pudeur de rester dans l’intime.
Cette question essentielle entre l’aspect monade du travail artistique et sa porosité à des enjeux extérieurs à sa forme, entre le monolithe de la pièce et son exhibition publique, ce qu’on offre et ce qu’on garde pour soi est au cœur du travail artistique.

Quels obstacles, et de quelle nature, faut-il sauter pour stimuler sa pratique ?
Je laisse la question ouverte, aux étudiant.e.s d’y répondre et de situer leurs objectifs autour de celle-ci.

Évaluation de mise au point en décembre autour du propos graphique de l’étudiant.e évaluation de juin : entretien et projection sur l’autonomie intellectuelle et plastique de l’étudiant.e, en général accompagné d’une remise d’un travail qui conjugue pratique et théorie.