Dessin / Dessin et moyens d’expression
Le dessin, dès le jeune âge, est une activité féconde et ouverte, libératrice et épanouissante.
Ensuite, selon les sujets, l’envie d’en découdre avec les lignes, les masses et les couleurs s’éteint ou persiste. Cette motivation à s’exprimer par formes et lignes se retrouve chez les étudiants qui commencent un cycle d’étude en illustration.
Je voudrais présenter ce projet pédagogique où les deux éléments les plus présents sont le nécessaire dialogue avec les œuvres du passé et les formes contemporaines du dessin, et une aptitude à dépasser l’angoisse de la page blanche et à s’approprier le dessin dans cette dimension ludique et émancipatrice.
Les étudiants abordent le dessin dans une perspective joyeuse, parce que cette pratique a la capacité d’embrayer des émotions et des réflexions simples vers des sommets de complexités.
Il n’est pas inutile d’y voir un lien avec la musique, en terme de pratique, j’aimerai y revenir à quelques occasions.
Le cours de dessin s’envisage ici plus particulièrement comme un enseignement ouvert, ouvert aux questions multiples que le regard, le support et le geste pose.
Concentration et “rendement” sont des invariants de cette pratique, et c’est en cela aussi qu’on peut le rapprocher de la pratique d’un “instrument”.
Apporter qualité et enseignement pas à pas, atteindre un niveau de connaissance non pas sans difficultés ni efforts, mais dans un processus de travail ludique sont des objectifs prioritaires.
Il faut bien mettre en évidence que le dessin se doit d’être un objet d’étude construit et ludique, les jeux formels sont envisagés comme des exercices qui entraînent le plaisir et la découverte.
Mais cette jouissance du dessin fait comprendre que le plaisir d’obtenir des résultats sur la feuille ou le support demande concentration et travail, certes, mais génère des réussites et des échecs que l’étudiant doit être à même de mettre en perspective pour donner naissance à des images.
Le dessin est le premier stade d’une chose vue et tracée, il est trace d’un processus mental, même embryonnaire, avant de devenir image.
Une image, c’est plus qu’une trace, c’est plus qu’un processus mental, c’est un dispositif de formes qui s’agencent pour produire un sens supplémentaire.